S’il y a un phénomène qui a marqué et qui reste indélébile dans nos sociétés, c’est aussi bien le courrier postal classique. De nombreux burkinabè d’une certaine époque se souviennent encore de cette chaleur humaine lorsqu’ils recevaient un courrier postal d’un-e ami-e lointain-e. C’était la période glorieuse de la lettre et du timbre poste. Malgré l’avènement des technologies dans les années 2000 avec tout le confort qu’elles ont apportées à l’humanité, en termes de rapidité, en temps et en coût, les souvenirs du timbre poste et de la lettre postale classique sont toujours là… vivaces. A la limite, certains semblent même regretter cette période, ce passé que nous avons qualifié de période glorieuse du timbre et de la lettre postale classique.
En attendant de revenir sur les impacts économiques des technologies sur le courrier postal classique et le défis de la poste face au boom technologique, nous vous proposons de lire les souvenirs égrainés par quelques utilisateurs nostalgiques de la lettre postale. Mais avant, face à cette nouvelle donne qu’est internet, Lamine DIARRA, Chef du département communication et des relations publiques de la Poste-Burkina nous entretient sur les réadaptations opérées au niveau de la poste.

Lire aussi : Les courriers postaux, témoignages d’une époque glorieuse
Lamine DIARRA (L.D) : Je me nomme Lamine DIARRA, Chef du département communication et des relations publiques de la poste Burkina Faso. Merci pour l’opportunité que vous donnez aujourd’hui de parler de notre entreprise la poste Burkina Faso.
Notre responsabilité est d’offrir plus de visibilité aux produits et à l’institution qu’est la poste Burkina Faso. La poste Burkina Faso est une société d’Etat qui a pour mission d’offrir des produits accessibles, sécurisés et pratiques pour contribuer ainsi au développement de l’Etat, des citoyens, des entreprises et d’assurer en un mot, le service postal universel.
ArtistesBF (ArtBF): Le commun des mortels ne connait la poste que par ses missions traditionnelles que sont l’affranchissement des lettres, les ventes de timbres … Aujourd’hui qu’est-ce qui a changé ?
L.D : Il faut dire qu’aujourd’hui, la poste Burkina Faso évolue dans trois grandes branches d’activités. La première grande branche d’activités très connue du public est celle du courrier qui est toujours d’actualité. Nous avons des multitudes de produits au niveau du courrier que nous mettons à la disposition de notre clientèle. Nous avons ce qu’on appelle le courrier d’entreprise dédié aux entreprises privées, le courrier officiel qui est une solution dédiée aux administrations et aux ministères, la post-éclair qui est notre solution de l’express au niveau national, les colis postaux qui couvrent plus de 190 pays dans le monde, les boîtes postales et bien d’autres produits et services.
La seconde grande branche, ce sont les produits financiers. Il s’agit de tous les produits qui rentrent dans les comptes d’épargne notamment, le compte d’épargne ordinaire, retraite, baraka, Bangré et Barra. Nous avons aussi les compte chèques Postaux (CCP) que nous offrons à notre clientèle.
Les produits de transfert, c’est la 3ème grande branche d’activité qui sont les fruits d’une collaboration avec un certain nombre de partenaires à travers le monde tels Western UNION, Teliman, Money GRAM. Maintenant, pour s’adapter à l’évolution technologique, nous avons mis en place des produits digitaux pour répondre à la demande d’une clientèle de plus en plus exigeante.
ArtBF: Quels sont les domaines les plus touchés avec l’avènement des TIC?
L.D : Avec l’avènement des TIC, le volume des envois a beaucoup baissé. Mais la poste s’est vite adaptée à l’évolution technologique, à la libéralisation du marché pour être en phase avec les exigences de la clientèle. Et à cet effet, nous avons créé des services et des produits tels « Idocs » qui est un service de commande en ligne des documents administratifs. Si aujourd’hui, vous voulez faire un extrait de votre acte de naissance, c’est possible en passant par la plateforme mise en place par la poste Burkina. Vous n’aurez plus besoin de faire un déplacement pour l’extrait de votre acte de naissance. Il suffit d’exprimer le besoin et faire la commande. La poste à Fada (si vous êtes né à Fada) s’occupera de la livraison de votre acte de naissance partout où vous vous trouvez.
ArtBF: Les courriers classiques existent-ils toujours et quelles étaient les conditions pour qu’une lettre parvienne à son destinataire ?
L.D : Les courriers classiques existent toujours. Il suffit d’écrire votre lettre, vous la mettez dans une enveloppe, vous vous présentez à la poste avec l’adresse bien libellée de votre correspondant. Au regard du pays de résidence de votre correspondant, on vous fait payer un timbre sur place que vous coller sur l’enveloppe. La poste se chargera de l’envoie de la lettre à votre correspondant.
Mais d’autres services sont greffés à l’envoi postal. En plus de l’envoi ordinaire qui place votre lettre dans la boîte postale de votre correspondant, il y a également l’envoi en recommandé qui consiste pour la poste à aller remettre votre lettre main à main à votre correspondant.
ArtBF: Quelle est l’importance des images qu’on retrouve sur les timbres ?
L.D : Les timbres relatent l’histoire d’un pays. Ils sont produits en rapport à une situation donnée. A partir des timbres postaux, quelqu’un peut connaitre les périodes glorieuses ou douloureuses d’un pays, la lutte d’un peuple, sa culture, son tourisme ou même ses traditions. Par exemple, quand il y avait un changement de chefs d’Etat, les timbres sont faits à l’effigie des nouveaux chefs d’Etats, à l’effigie de certaines manifestations de grandes envergures tels le Fespaco ou le SIAO.
ArtBF: Quel était le délai pour qu’une lettre parvienne à destination ?
Le délai dépend de la destination. Une lettre de façon expresse à Ouagadougou est livrée en 24h; c’est-à-dire, le même jour. Si c’est à l’intérieur du pays, avec notre service post éclair, le courrier est livré sous 72 heures maximum. Quand c’est une lettre adressée à l’extérieur du pays, c’est en moyenne une ou à deux semaines
ArtBF : Pour finir cette partie, peut-on dire que la lettre postale n’a pas disparue ?
L.D : Pas du tout ! La lettre postale n’a pas disparue. C’est vrai qu’avec l’avènement des TIC, le volume des envois a considérablement baissé. Mais nous essayons chaque jour d’innover avec des produits adaptés aux besoins des consommateurs.
J’invite les burkinabè à faire un tour dans une de nos agences les plus proches et je suis sûr qu’ils ne seront pas dessus
Par Tata Dominique