Ramadan 2022 : Les denrées alimentaires au rythme de l’inflation

Ce traditionnel mois de jeûne musulman fait partie des cinq piliers de l’Islam. Et à l’instar des autres pays du monde entier, le Burkina Faso a entamé hier dimanche 03 Avril 2022 le jeûne musulman dans un contexte de vie chère. Ce lundi 04 Avril 2022, une de nos équipes a fait un tour dans certaines boutiques de la capitale pour voir comment évoluent les prix des denrées : le sucre, l’huile, le lait, le riz, le petit mil, les dattes et bien d’autres produits qui connaissent une forte demande  de consommation.

Le jeune musulman a bel et bien démarré le 03 avril 2022 au Burkina Faso contrairement à certains pays voisins où les fidèles musulmans ont commencé bien plus tôt. Mais devant une inflation de prix de denrées dictée par l’insécurité, la Covid-19 et par la guerre en Ukraine,  le Ramadan 2022 s’annonce difficile. Si le faible pouvoir d’achat des burkinabè est pointé du doigt, la flambée des prix des denrées  n’est pas à négliger.  

Ces derniers mois en effet, les céréales, l’huile, les pâtes, le poisson ou les légumes s’achètent à des prix exorbitants sur le marché. Au Burkina où 90% de la population vit le jour au jour et en dessous du seuil de la pauvreté, un Ramadan dans un tel contexte où il était  de coutume de se faire plaisir est synonyme de renonciation.  

Le sac de mil au marché de la Zone 1

Le prix du sucre officiellement fixé à  750F le paquet de 1KG, est vendu dans certaines boutiques à 850 F CFA soit une augmentation d’environ 1 000 FCFA sur la vente en gros.  L’autre constat flagrant chez les vendeurs de céréales est que le riz, le maïs local, et le petit mil qui entrent dans la fabrication des galettes pour la rupture du jeûne a également connu une flambée de prix. Le sac de maïs de 100kg couterait sur le marché 27 000 frs CFA,  le riz brisure à 13 500 frs au lieu de 11 000 frs CFA soit une augmentation de 10%. 

Le sucre dans une boutique de la place

Les dattes, un fruit également très frisé lors de la rupture du jeûne par les fidèles musulmans va connaitre le même sort que les autres denrées alimentaires de grandes consommations. Pour Mahamadi Sawadogo commerçant de dattes au marché de Dassassogho.

« Avant on achetait le sac de dattes de  25 Kg au grand marché de Ouagadougou à 22 000F CFA pour vendre le kilogramme à 1000.  Aujourd’hui, on l’achète à 27 500 F. Donc nous sommes obligés d’augmenter pour s’en sortir » dit-il avec regret.

Mahamadi Sawadogo/ Commerçant de dattes au marché de Dassassogho

Malgré ce contexte assez difficile, les musulmans selon des fidèles, doivent relever un défit celui de gérer le jeûne en tenant compte de la longueur des journées, des fortes chaleurs et tenir dix-huit ou dix-neuf heures sans manger ni boire.

L’équipe de la rédaction souhaite un bon mois de carême aux musulmans du monde en particulier ceux du Burkina Faso.

Joseph Stéphanie OUATTARA

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