
La rémunération d’un ministre burkinabè est passée de 973 320 à 2 386 256 francs CFA et celle du Premier ministre de 1 089 720 à 2 782 717 francs CFA . Soit des augmentations respectivement de 145 % et 155 %, calcule le journal l’Événement. Une pilule difficile à avaler au sein selon les avis de quelques Burkinabè.
Alors que le Burkina Faso est plombé par les crises sécuritaires et humanitaires et par l’inflation de certains produits de première nécessité, les salaires des membres du nouveau gouvernement, nommé au début de mars à la suite du coup d’État, ont plus que doublés. Malgré les explications du secrétaire général du gouvernement Jacques Sosthène Dingara, les augmentations des salaires des ministres de transition font des gorges chaudes.
Les ministres burkinabè gagnent chacun 70 fois le salaire minimum, quand ceux des républiques centenaires touchent une dizaine de SMIC selon le journal jeuneafrique.
« C’est vraiment le comble ! Ils ont justifié cette augmentation par la vie chère. Mais un ministre ne vit pratiquement pas de son salaire car il a une panoplie d’intérêts. Mais pourquoi augmenter le salaire des ministres et laisser les salaires des fonctionnaires ? Le SMIC au Burkina est à 34 000f. Peut-on vivre avec cela ? Non ! », rétorque Issouf Tiemtoré Etudiant en Lettres Modernes à l’Université Joseph Ki-Zerbo
Selon Moussa Koné Assistant de Direction, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba Président du Faso appelait en début mars, à la « sobriété » et à la « solidarité ». Peut-on parler de Solidarité quand on constate une augmentation qui porte à 64 millions de francs CFA la somme des émoluments de ces 27 personnalités gouvernementales ? se demande Moussa KONE. Pour lui, le moment n’est pas propice vu le contexte dans lequel se trouve le Burkina Faso.
« C’est tout simplement inopportun. Le moment et le contexte sont très mal choisis pour procéder à une augmentation de salaire. Je ne dis pas que deux millions c’est trop pour un ministre, mais, le moment est vraiment très mal choisi. Quand vous vous imaginez le salaire d’un VDP au front, la question des déplacés internes, la vie chère… c’est inadmissible qu’on augmente des salaires en pareille circonstance. Et puis, les nouvelles autorités n’ont encore rien fait depuis leur arrivée. Pourquoi commencer par une augmentation de salaire. Ça laisse présager un doute même que leurs intentions réelles et c’est dommage. A cette allure, ils risquent vraiment de perdre la confiance du peuple »? explique souligne-t-il.
« A mon avis l’augmentation des salaires des ministres est un facteur de conflit entre les fonctionnaires. Donc s’il y a lieu d’augmenter qu’ils prennent en compte tous les fonctionnaires sans exception et même le Foner des étudiants ; pour que eux aussi puissent faire face à la situation qui prévaut actuellement »? nous confie Isabelle Siribié/Hetié Secrétaire.
Joseph Stéphanie OUATTARA